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CHAPITRE XXI
Le Confucianisme
1428
鄕校
향교,
Hyanggyo
[Hyang kyo] ;
文廟
문묘,
Munmyo
[Moun myo],
Temple de Confucius
:
dans chaque district, il en existe un, le premier fut fondé à
P’yŏngyang
[Hpyeng yang]
,
par
T’aejo
[Htai tjo],
太祖
태조
,
en 930.
Primitivement des fonctionnaires, Recteurs et Censeurs
(n°
905,
907)
étaient chargés du culte et
étaient les chefs des Lettrés ; ils portaient aussi le nom de
Kyogwan
[Kyo koan],
敎官
교관
;
Aujourd’hui c’est à de simples Lettrés qu’appartiennent ces charges :
dans certains districts ils sont désignés par le magistrat ; dans d’autres, ils sont
élus par les Lettrés.
Les titres de ces chefs varient suivant les localités :
敎授
교수,
Kyosu
[Kyo syou] ;
都掌議
도장의,
Tojangŭi
[To tjyang eui] ;
都有司
도유사,
Toyusa
[To you să] ;
齋長
재장,
Chaejang
[Tjăi tjyang] ;
山長
산장,
Sanjang
[San tjyang] ;
堂長
당장,
Tangjang
[Tang tjyang],
Recteur ou Président.
Celui qui est à la capitale de la province, est appelé Recteur Général,
Toryŏngsu
[To ryeng syou],
道領袖
도령수
.
齋長
재장,
Chaejang
[Tjăi tjyang] ;
掌議
장의,
Changŭi
[Tjyang eui],
Censeur ou Vice-Président
.
Celui de le capitale de la province est Censeur Général,
道敎授
도교수,
Togyosu
[To kyo syou]
;
有司
유사,
Yusa
[You să],
Conseiller
;
色長
색장,
Saekchang
[Săik tjyang],
Assistant
.
1429
祠
사,
Sa
[Să] ;
廟
묘,
Myo ;
Chapelle où l’on offre des sacrifices à l’âme d’un ou de plusieurs personnages
célèbres,
coréens ou chinois
;
le nombre de ces Chapelles est considérable et souvent un district en renferme
plusieurs.
Ce sont des fondations privées, à quelques-unes desquelles les Rois ont fait des
dons
d’argent,
d’esclaves, ou accordé des exemptions d’impôt. Les Chefs des Chapelles portent les
titres donnés
ci-dessus et sont choisis par les Lettrés ; si la famille du patron de la Chapelle
existe encore,
on choisit volontiers
son descendant héritier,
Pongsason
[Pong să son],
奉祀孫
봉사손
.
1430
書院
서원,
Sŏwŏn
[Sye ouen],
Collège : établissement fondé par quelques Lettrés pour y garder et y expliquer
ensemble
les oeuvres de leur maître
;
la partie essentielle du Collège est le
Kangdang
[Kang tang],
講堂
강당,
Salle d’Explication
.
Les Collèges ont beaucoup d’analogie avec les Chapelles et sont dirigés de même ;
quelques Collèges sont en même temps des Chapelles. Le premier qui soit mentionné,
fut
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fondé à
P’yŏngyang
[Hpyeng yang]
en 990, mais
c’était seulement une bibliothèque ;
le premier Collège régulier a été établi en 1550,
à
Sunhŭng
[Syoung heung],
順興 순흥
(
Kyŏngsang-do
[Kyeng syang to]
).
1431
士大夫
사대부,
Sadaebu
[Să tai pou],
士夫
사부,
Sabu
[Să pou],
Lettré noble
: tout noble non fonctionnaire est considéré comme Lettré.
1432
儒生
유생,
Yusaeng
[You săing] ;
先輩
선배,
Sŏnbae
[Syen păi],
Lettré
.
1433
校生
교생,
Kyosaeng
[Kyo săing],
Lettré du Temple de Confucius
.
1434
Les Lettrés se réunissent pour étudier le Confucianisme dans les Temples de Confucius, Chapelles et Collèges. Il n’y a pas de règle pour l’obtention du titre de Lettré, il est décerné par la voix publique des Lettrés de la localité. Dans les provinces nobles (cf. n° 1087), les sociétés de Lettrés n’admettent que des nobles, et des nobles d’un seul parti ; dans les autres provinces, les usages sont moins rigoureux.
1435
C’est encore la voix publique qui décerne le titre de
Sage,
Sallim
[San rim],
山林
산림, ou
Yuhyŏn
[You hyen],
儒賢
유현,
accordé à ceux qui consacrent leur vie
à l’étude et à la pratique minutieuse de toutes les règles du Confucianisme
:
les qualités exigées du Sage sont tellement prisées que le nom est donné à ceux qui
en paraissent dignes,
sans aucune distinction de caste ; le Sage vit d’une manière frugale, il se conduit
exactement d’après les rites,
il ne passe pas les examens et refuse les fonctions : sa réputation devient
universelle,
les disciples accourent
l’écouter, et les Rois le supplient d’accepter les plus hautes charges, celle par
exemple de Président
du Grand Conseil (n°
301) : alors le Sage consent, pour que l’Etat puisse
profiter
de sa profonde science
des choses humaines.
1436
Depuis l’origine de la dynastie actuelle, la faveur des Lettrés a toujours grandi et
leur influence
a été au comble aux XVIIe et XVIIIe siècles ; l’on a vu et l’on voit encore de
simples
Lettrés adresser
des remontrances au Roi, sur sa conduite ou sur les affaires de l’Etat ;
cette classe, organisée autour de chaque chapelle en associations dont les chefs
correspondent
entre eux et avec le Collège des Lettrés (n°
539) de
Seoul,
représente une force d’opinion considérable, redoutée même du Roi.
Le Confucianisme a eu en Corée
ses chefs,
Tot’ong
[To htong],
道統
도통 ;
Kyet’ong
[Kyei htong],
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繼統
계통
;
des Sages (n°
1435), que l’on considère comme les successeurs du
Chinois Zhu Xi [Tchou Hi], 朱熹 주희, et des anciens philosophes
39
;
il a eu ses persécutions sous différents Rois, ses hérésies et ses schismes qui ont
donné
naissance à plusieurs partis politiques (chap.
XIV) ; il a persécuté et les bonzes et ses propres dissidents,
il a proscrit les livres de Laozi [Lao tseu], 老子 노자, et
de Zhuangzi [Tchwang tseu], 莊子 장자 :
il règne depuis cinq cents ans comme religion d’Etat.